La meilleure façon de stabiliser son appareil photo reste, sans aucun doute, l’utilisation d’un trépied. Cependant, il arrive parfois qu’on oublie ce précieux accessoire ou qu’il ne soit pas autorisé à certains endroits. Dans ce cas, connaître quelques astuces pour stabiliser son appareil peut s’avérer très utile afin d’éviter ce que l’on appelle en photographie le flou de bougé.
Qu’est-ce que le flou de bougé ?
Le flou de bougé se manifeste par des photos floues ou manquant de netteté, causées par un léger mouvement involontaire lors de la prise de vue (comme une vibration, un tremblement de la main, ou une secousse). Ce phénomène peut même se produire lorsque l’appareil est monté sur un trépied. 😟
Bien souvent, le flou de bougé passe inaperçu à première vue. Il peut être tellement subtil que l’on ne le remarque pas tout de suite. Toutefois, il devient évident lorsque l’on zoome à 100 % sur l’image ou lorsqu’on l’imprime en grand format.
1. Éviter le flou de bougé : révisons les bases
Pour éviter le flou de bougé en photographie, il est essentiel d’adopter une bonne position, surtout pour la partie supérieure du corps. Un bon ancrage est primordial pour assurer la stabilité, et comme pour un trépied, il faut trois points de contact ! 😝
En photographie, plus vous utilisez une grande ouverture ou une vitesse d’obturation lente (voire les deux), plus le risque de flou de bougé augmente. C’est pourquoi il est crucial de se stabiliser correctement, que vous soyez debout (pieds légèrement écartés), agenouillé, ou même allongé. Quelle que soit la position que vous adoptez, l’essentiel est de bien s’ancrer au sol (premier point).
Lorsque vous êtes debout, ayez toujours le réflexe de serrer vos coudes contre votre corps (deuxième point) et d’élever légèrement l’épaule gauche (pour les droitiers) afin de caler votre tête (troisième point). Ce troisième point peut également être amélioré en vous appuyant contre un objet fixe, comme un mur, une table, un banc ou un poteau, en utilisant une partie de votre corps (bassin ou épaule) pour plus de stabilité.
La base de la technique reste de garder les coudes serrés contre votre corps, puis d’appuyer sur le déclencheur en deux temps : d’abord faire la mise au point, puis expirer doucement et appuyer sur le déclencheur à la fin de votre souffle.
En résumé, l’objectif est de recréer un « trépied humain » avec vos pieds, vos coudes, et un troisième point de stabilisation variable pour réduire au maximum le flou de bougé. Ces principes devraient considérablement limiter les photos floues dues aux mouvements involontaires. Maintenant que nous avons revu ces bases, voyons comment aller plus loin pour éviter les flous !
2. Augmentez votre vitesse d’obturation
Mathématiquement, plus vous prenez vos photos rapidement, moins vous avez de chances de créer des mouvements parasites qui provoquent du flou.
Sur votre appareil photo, c’est la vitesse d’obturation qui détermine combien de temps l’obturateur reste ouvert pour exposer le capteur à la lumière, et par conséquent, à vos mouvements. Plus la vitesse d’obturation est rapide, moins vous risquez de bouger, et plus vous avez de chances d’obtenir une image nette.
Une règle simple consiste à choisir une vitesse d’obturation qui soit au moins égale à la distance focale de votre objectif. Par exemple, si vous utilisez un objectif de 50 mm, réglez votre vitesse d’obturation à 1/50s ou plus rapide pour augmenter vos chances d’obtenir une photo nette. C’est une astuce pratique souvent utilisée par les photographes sur le terrain. 🤓
Cependant, il y a un effet secondaire à prendre en compte : plus la vitesse d’obturation est rapide, plus vos photos risquent de devenir sombres, car l’appareil laisse entrer moins de lumière. Dans ce cas, il faudra ajuster l’exposition en modifiant d’autres paramètres, comme l’ouverture de l’objectif.
3. Augmentez votre ouverture
En accélérant la vitesse d’obturation, vous réduisez l’exposition à la lumière, ce qui rend vos photos plus sombres. Pour compenser cette perte de lumière due à l’augmentation de la vitesse 😜, il vous suffit d’augmenter l’ouverture de votre objectif. Plus l’ouverture est grande, plus la lumière entre dans l’appareil, ce qui vous permet de shooter plus rapidement sans assombrir vos images.
En pratique, cela signifie passer d’une ouverture de f/8 à f/5.6, f/4, voire f/2.8. Plus vous descendez dans ces valeurs, plus le diaphragme est ouvert et plus de lumière atteint le capteur.
Et voilà, problème résolu ! 🎉
Mais que faire si vous avez déjà atteint la limite de votre ouverture et ne pouvez plus augmenter la vitesse d’obturation ou ouvrir davantage l’objectif ? Car, bien qu’une grande ouverture donne un magnifique flou d’arrière-plan, il se peut que vous ne vouliez pas trop flouter votre sujet. Vous voilà coincé… 😱
Pas tout à fait ! Il vous reste encore une solution : ajuster les ISO.
4. Augmentez ses ISO
Augmenter les ISO est généralement le dernier recours en photographie, car cela peut générer du bruit sur vos photos, et le bruit est l’ennemi des photographes. Heureusement, ce problème est de moins en moins préoccupant grâce à des logiciels performants comme DxO PhotoLab, NoNoise AI, ou Noiseless AI. Ces outils permettent de réduire le bruit de manière efficace, libérant ainsi les photographes de certaines contraintes techniques.
Pour revenir à la question des ISO, augmenter leur valeur — par exemple, passer de 200 à 400, 600, 800, voire plus — revient à amplifier artificiellement la sensibilité du capteur à la lumière. Le résultat, en termes pratiques, est que vous pouvez capturer vos photos plus rapidement, revenant ainsi à la problématique abordée dans le paragraphe 2 sur l’augmentation de la vitesse d’obturation. Cela permet également de ne pas trop ouvrir le diaphragme, ce qui aide à garder un arrière-plan moins flou, si tel est votre objectif artistique.
Bien sûr, tout dépend de votre intention créative. C’est précisément pour cette raison que ce réglage des ISO est mentionné en dernier : il s’agit d’une option à utiliser avec discernement selon vos priorités artistiques.
5. Utilisez les technologies modernes pour réduire le flou de bougé
En plus des techniques manuelles, les technologies modernes intégrées dans les appareils photo récents peuvent grandement vous aider à éviter le flou de bougé. Beaucoup d’appareils photo numériques sont aujourd’hui équipés de stabilisation d’image (ou stabilisation optique) qui compense les petits mouvements involontaires pendant la prise de vue. En activant cette fonction, vous pouvez réduire significativement le risque de flou, surtout lors de l’utilisation de vitesses d’obturation plus lentes. Les dernières technologies offrent jusqu’à 5 voire 7 paliers de stabilisation. C’est juste énorme !
De plus, les récents progrès logiciels, comme les outils de post-production cités plus haut, permettent de corriger le flou de bougé en quelques clics. Par exemple, des logiciels comme On1 Photo Raw ou Photoshop offrent des fonctionnalités puissantes pour affiner la netteté de vos images. Ainsi, bien que l’anticipation et les bonnes techniques sur le terrain restent essentielles, vous pouvez toujours compter sur ces outils pour rattraper des imperfections et obtenir des photos nettes et professionnelles.
6. Questions fréquentes sur le flou de bougé en photographie
a) Qu’est-ce que le flou de bougé en photographie ?
Le flou de bougé est un phénomène qui se produit lorsque l’appareil photo bouge légèrement lors de la prise de vue, créant des images floues ou manquant de netteté. Il survient souvent à des vitesses d’obturation lentes ou en raison de vibrations de la main.
b) Comment éviter le flou de bougé sans trépied ?
Pour éviter le flou de bougé sans trépied, adoptez une position stable en serrant vos coudes contre votre corps et en vous ancrant solidement au sol. Vous pouvez aussi augmenter la vitesse d’obturation ou utiliser la stabilisation d’image intégrée à votre appareil photo.
c) Pourquoi augmenter la vitesse d’obturation réduit-il le flou de bougé ?
Une vitesse d’obturation rapide réduit la durée d’exposition à la lumière, ce qui diminue les chances que les mouvements involontaires de la main affectent la netteté de l’image.
d) Quels sont les inconvénients de l’augmentation des ISO pour éviter le flou de bougé ?
L’augmentation des ISO permet de compenser la perte de lumière à des vitesses d’obturation plus rapides, mais cela peut aussi entraîner une augmentation du bruit numérique, ce qui dégrade la qualité de l’image. Heureusement, des logiciels de réduction de bruit peuvent corriger cela.
7. Conclusion sur le flou de bougé et derniers conseils
Comme vous l’avez probablement déjà lu ailleurs, tout en photographie tourne autour du célèbre trio : Vitesse – Ouverture – Sensibilité ISO. Ce trio fonctionne comme des vases communicants : le changement de l’un des paramètres impacte les autres. L’essentiel est de bien comprendre ce que vous souhaitez obtenir d’un point de vue artistique, car c’est ce choix qui guidera vos décisions techniques.
En fin de compte, la maîtrise de ces trois éléments vous permettra d’atteindre les résultats créatifs que vous recherchez, tout en gardant le contrôle sur la netteté, l’exposition et l’effet visuel.
Voilà quelques points pouvant vous aider à limiter les flous de bougé, aussi vous trouverez pleins d’autres articles sur la capture en photographie ici,
A très bientôt,
Bien photographiquement,
David
