Amateur, expert, ou professionnel, que ce soit à but professionnel ou pour le plaisir, on aime photographier les animaux, et plus encore nos « bêtes préférés ». Tous, recherchons à obtenir les meilleurs photos possibles !
Je vous propose dans cet article quelques conseils et astuces pouvant améliorer vos prises de vues animalières. Nous parlerons ici des grandes lignes générales s’appliquant à tous les animaux en générales : sauvages, captifs, ou de ses animaux de compagnie.
1. Les bases de la photographie animalière
1. Connaitre les animaux
C’est incontournable en photographie d’animaux sauvages, de connaitre vos cibles. Dans une moindre mesure, cela est aussi valable pour les animaux captifs (en zoo ou réserve par exemple). Il est crucial de pouvoir répondre aux questions où ? quand ? comment ? et surtout : Qu’est ce que je souhaite capturer comme image ? Cette préparation vous permettra non seulement d’obtenir de belles photos, mais aussi de choisir le matériel adéquat. (En zoo, en prairie ou en réserve, le « où ? » sera évidemment plus facile à déterminer.)
Par exemple, connaitre le rythme circadien des animaux que vous souhaitez photographier est d’une grande importance, ne serait-ce que pour déterminer l’heure de votre prise de vue. Cela peut paraitre évident, mais il est difficile de photographier des animaux nocturnes en plein jour , et inversement 😁! Photographier des animaux inactifs ou endormis peut vite devenir monotone 😒.
Plus précisément, connaître les moments, périodes ou saisons de certaines activités (chasse, pêche, nourrissage, reproduction, nidification, migration, etc.) vous aidera à répondre aux questions « où » et « quand » pour obtenir les clichés souhaités. Cela inclut non seulement le moment de la journée ou de la nuit, mais aussi la saison ou le moment de l’année, en lien avec la reproduction, les changements d’activités, les migrations, etc.
Il est également essentiel de penser à l’aspect narratif de vos photographies. Raconter l’histoire, l’activité ou la vie de l’animal que vous capturez n’est-il pas plus captivant ? Plus vous en saurez sur l’animal, plus vous serez en mesure de raconter de belles histoires à travers vos images. Photographier un animal dans son habitat naturel, en pleine action ou interaction avec son environnement, donne une dimension supplémentaire à vos clichés, rendant vos images plus riches et expressives. Cela peut être une scène de chasse dramatique, une mère nourrissant ses petits, ou encore un animal en pleine migration traversant des paysages magnifiques.
Plus l’animal est rare ou farouche, plus il est difficile à photographier, et plus la connaissance de ses habitudes, de son comportement et de son habitat devient cruciale. Par exemple, savoir anticiper les mouvements d’un prédateur peut vous permettre de capturer des instants uniques de chasse ou de socialisation au sein de sa meute. Cela peut également vous aider à rester à distance pour ne pas déranger l’animal ou mettre en danger votre propre sécurité. De plus, bien connaître les signaux de stress ou d’alerte chez certaines espèces peut vous éviter d’éventuelles mauvaises surprises.
Ainsi, comme vous l’avez compris, un minimum de connaissance sur vos animaux cibles est indispensable. Cela vous permet d’affiner vos attentes, d’optimiser vos chances de capturer des images saisissantes et, surtout, de respecter l’animal et son environnement, en évitant des comportements intrusifs ou nuisibles pour la faune.
2. La lumière est toujours la clé
Vous entendrez toujours et encore cette notion clé en photographie:
La lumière fait tout !
Cela est particulièrement vrai en photographie de nature et de paysage. Bien qu’il soit possible de capturer de belles images à toute heure de la journée, les moments où la lumière est douce et dorée apportent une ambiance et une émotion supplémentaires. Si l’on doit donner une règle générale, le lever et le coucher du soleil offrent souvent des lumières magnifiques, tant par leurs couleurs que par la manière dont la lumière est diffusée dans l’atmosphère.
Les conditions météorologiques couvertes ou orageuses peuvent également offrir de belles opportunités. La lumière est souvent plus douce, avec moins de contrastes marqués et d’ombres trop prononcées, ce qui peut ajouter une atmosphère particulière à vos photos. De plus, pendant ces moments de la journée, de nombreux animaux commencent ou terminent leurs activités, rendant ces créneaux particulièrement intéressants pour la photographie animalière. Même les animaux non sauvages, comme ceux des parcs ou des réserves, suivent souvent un rythme de vie similaire, ce qui en fait aussi des sujets intéressants à ces heures-là.
Cela dit, la qualité de la lumière ne dépend pas uniquement de l’heure ou des conditions météorologiques. L’angle de la lumière, sa direction et son intensité jouent également un rôle crucial dans l’esthétique de vos images. Une lumière rasante au lever ou au coucher du soleil peut créer de longues ombres, donnant un effet dramatique et ajoutant de la profondeur à vos clichés. Une lumière diffuse par temps nuageux, quant à elle, adoucit les contours et les ombres, offrant une scène plus douce et équilibrée.
Un autre point à considérer est la capacité de la lumière à influencer les couleurs. Pendant l’heure dorée (juste après le lever ou juste avant le coucher du soleil), les teintes chaudes dominent, renforçant les rouges, les oranges et les jaunes, et créant une atmosphère apaisante et romantique. À l’inverse, pendant l’heure bleue (juste avant le lever du soleil ou juste après son coucher), la lumière froide produit des teintes plus bleutées, donnant une sensation de calme et de sérénité.
Enfin, il est essentiel de se rappeler que la lumière est aussi un outil de narration. Elle peut être utilisée pour guider l’œil du spectateur vers un point précis de la photo, pour créer des contrastes saisissants ou encore pour mettre en avant des textures et des détails subtils. Jouer avec la lumière vous permet d’ajouter une profondeur émotionnelle à vos images, que ce soit en capturant un ciel dramatique avant l’orage ou en immortalisant la douceur d’un paysage au crépuscule.
3. Ajuster sa hauteur
Qu’entend-on par « ajuster sa hauteur » ? Il s’agit tout simplement d’adapter la hauteur de vos prises de vue ! Si des photos prises en plongée ou contre-plongée peuvent parfois offrir un effet intéressant, photographier à la hauteur de l’animal, ou légèrement au-dessus, permet de mieux « entrer » dans le sujet et même de le mettre en valeur. Et n’est-ce pas précisément ce que nous cherchons à accomplir en photographie animalière ?
C’est un peu comme la photographie d’enfants : lorsque les photos sont prises à la hauteur d’un adulte, elles ont tendance à créer une certaine distance avec l’observateur. En revanche, en photographiant à la hauteur de l’enfant, on évite un effet d’écrasement et on parvient à une image plus immersive. Pour les animaux, c’est exactement la même chose. Vous devrez vous accroupir, vous agenouiller, voire même vous allonger. Tout ce qu’il faut éviter, c’est de rester debout !
D’ailleurs, en restant debout, vous serez rapidement repéré. Beaucoup d’animaux reconnaissent la silhouette humaine et en ont peur. Ainsi, si vous souhaitez capturer une activité particulière de l’animal, il faudra vous rendre aussi discret que possible. Cela implique d’être à l’affût, de rester posté pendant de longues périodes, souvent dans des positions inconfortables, et surtout de vous camoufler, particulièrement pour les animaux sauvages.
En outre, en ajustant votre hauteur, vous aurez l’avantage de créer de magnifiques arrière-plans flous, ce fameux bokeh crémeux dont rêvent tant de photographes ! 😜 Un bon cadrage à hauteur de l’animal non seulement intensifie l’immersion dans la scène, mais permet aussi d’isoler le sujet, en mettant en valeur son regard ou ses traits tout en minimisant les distractions dans l’arrière-plan.
De plus, ajuster votre position peut également influer sur la manière dont la lumière interagit avec votre sujet. Lorsque vous êtes à la hauteur de l’animal, la lumière peut venir éclairer plus uniformément ses traits, et éviter les ombres disgracieuses qu’une prise de vue en plongée pourrait créer. Cela vous permet d’obtenir des images plus naturelles et équilibrées, où l’animal paraît dans toute sa splendeur.
2. Techniques avancées et astuces
4. Mise au point sur les yeux, un élément clé
Certes, cela semble évident pour beaucoup, mais il est toujours bon de rappeler un principe fondamental : « il faut faire la mise au point sur les yeux ». Si la mise au point n’est pas faite sur les yeux de l’animal, il devient très difficile de captiver l’observateur. Les yeux sont le point d’accroche naturel dans toute image de portrait, qu’il s’agisse d’êtres humains ou d’animaux. Même si l’animal est en mouvement, si les yeux sont nets et que le reste de l’image est légèrement flou, cela peut créer un effet visuel tout à fait satisfaisant, voire artistique.
Bien entendu, plus votre sujet est éloigné, moins cette règle sera stricte. Dans ces cas-là, la mise au point sur les yeux peut avoir moins d’impact, car la scène globale prend plus d’importance. Cependant, pour des portraits animaliers en gros plan, c’est une règle absolument indispensable. Le regard est ce qui donne vie à l’image et crée une connexion émotionnelle avec l’animal. Le spectateur est naturellement attiré par les yeux, qui deviennent alors le point central du portrait.
Il existe tout de même des exceptions à cette règle, notamment lorsque vous photographiez des animaux marins de grande taille, comme les baleines ou les orques. Dans ces cas-là, l’importance du regard peut être reléguée au second plan au profit de l’ampleur et de la majesté du corps entier de l’animal. Ce type de photographie met souvent davantage l’accent sur les formes et les mouvements globaux que sur les détails du regard.
Cette nécessité de faire la mise au point sur les yeux conduit également à un autre principe fondamental en photographie animalière : détacher autant que possible le sujet de l’arrière-plan. Un arrière-plan encombré ou trop net peut distraire de l’élément principal de la photo, à savoir l’animal lui-même. En isolant votre sujet par un bon flou d’arrière-plan, vous concentrez l’attention sur les détails qui comptent, comme les yeux, la posture ou les traits caractéristiques de l’animal.
Enfin, maîtriser la mise au point sur les yeux devient encore plus crucial lorsque vous utilisez des objectifs à grande ouverture, qui offrent une profondeur de champ réduite. Cela permet de rendre les yeux parfaitement nets tout en créant un magnifique flou autour du reste de l’image, ce qui peut rendre l’animal encore plus expressif et vivant. Ce type de cadrage donne de la puissance à l’image et amplifie l’émotion transmise par le regard de l’animal.
La grande question qui se pose maintenant est : Quels réglages et comment faire pour avoir un bel arrière-plan flouté ?
5. Choisir et soigner votre arrière-plan
Venons-en maintenant à l’une des clés de la réussite en photographie animalière : le soin apporté à l’arrière-plan. Comment contrôler cet élément si important ?
Tout d’abord, cela nous ramène au premier point : connaître les animaux. En effet, connaître votre sujet vous permettra de savoir où il se trouve, à quel moment et dans quelles conditions. C’est en comprenant ses habitudes que vous pourrez anticiper ses mouvements et choisir la meilleure position, tout en tenant compte de l’arrière-plan que vous souhaitez intégrer dans votre composition. Cela implique aussi de bien vous camoufler et de choisir vos angles de vue en fonction de ce que vous voulez capturer en arrière-plan.
En photographie animalière, si vous êtes en situation de prise de vue « d’action », comme des animaux en plein vol ou en course, vous devrez utiliser le mode priorité à la vitesse d’obturation (Tv). Ce mode vous permet de vous adapter à la vitesse du sujet, garantissant que l’animal reste net malgré son mouvement rapide.
Cependant, si vous êtes posté à l’affût, avec plus de temps pour composer votre image, vous pourrez prendre davantage de contrôle sur votre arrière-plan. Dans ces situations, je vous recommande d’utiliser le mode priorité à l’ouverture (Av), qui vous permet de gérer la profondeur de champ et ainsi le degré de flou de l’arrière-plan. En maîtrisant ce paramètre, vous pourrez isoler le sujet et créer une séparation nette entre celui-ci et l’arrière-plan, en jouant sur les effets de flou artistique.
En ajustant l’ouverture de votre objectif, ainsi que la distance entre le sujet et son arrière-plan, vous pourrez intensifier ou réduire cet effet de flou. Plus vous ouvrez le diaphragme (f/2.8, f/3.5, par exemple), plus votre profondeur de champ sera réduite, ce qui entraînera un flou prononcé à la fois à l’avant et à l’arrière du sujet. Cela permet non seulement de concentrer toute l’attention sur l’animal, mais aussi de dissimuler les détails potentiellement gênants de l’arrière-plan.
Même lorsqu’il est flou, l’arrière-plan doit être soigneusement choisi. Il ne suffit pas de le rendre indistinct : il est important de prêter attention aux couleurs et aux contrastes entre le sujet et l’arrière-plan. Un bon contraste coloré permet de mieux faire ressortir l’animal, en créant une image plus percutante. Bien sûr, contrôler l’arrière-plan dans un environnement naturel est plus difficile qu’en studio, mais c’est aussi tout le charme de la photographie de nature. C’est ce défi qui rend cet art si passionnant ! n’est-ce-pas ? 🤣 et je d’accord avec vous, c’est pas si simple sur le terrain !
N’oublions pas non plus qu’un arrière-plan bien travaillé permet de renforcer l’histoire que vous souhaitez raconter à travers votre photo. Parfois, un arrière-plan légèrement visible, comme un paysage typique de l’habitat de l’animal, peut ajouter du contexte et de la profondeur à l’image, tout en gardant le sujet principal au centre de l’attention.
6. Le cadrage
Globalement, il est préférable d’éviter de cadrer trop serré. Bien sûr, cela dépend de votre objectif et de l’histoire que vous souhaitez raconter, mais il est essentiel de donner suffisamment d’espace autour du sujet pour que la scène soit bien comprise. Un cadrage plus large permet d’inclure des éléments de contexte qui apportent des informations supplémentaires sur l’environnement de l’animal, son comportement ou son interaction avec le cadre naturel. Un animal est, par nature, en mouvement, il peut changer de trajectoire ou réagir brusquement. Laisser de l’espace autour de lui permet de capturer ces mouvements imprévisibles sans avoir l’impression que l’animal est « enfermé » dans l’image.
Cet espace libre participe aussi à la narration : il raconte l’histoire de l’animal, son attitude, ses craintes, ses réflexes, tout en respectant sa liberté. En ne cadrant pas trop serré, vous laissez de la place pour que l’animal semble évoluer naturellement dans son habitat, sans le contraindre visuellement. Cela renforce l’idée que l’animal est libre, ou du moins, qu’il n’est pas restreint dans votre photographie. Une image qui respire donne à l’observateur un sentiment d’espace et de dynamisme, des éléments essentiels pour transmettre une histoire complète.
Cela dit, il y a des moments où un cadrage serré est tout à fait approprié, voire nécessaire. Par exemple, pour un portrait animalier, un cadrage serré peut mettre en lumière une attitude spécifique, un regard perçant ou une expression particulière. (Comme la photo à la une de cette article)
Dans ce cas, isoler ces détails permet de concentrer toute l’attention sur les traits de l’animal, créant une image plus intime et percutante.
De même, si vous photographiez des animaux captifs, un cadrage particulier peut être utilisé pour illustrer l’impact de leur confinement sur leur comportement ou leur psychologie. En montrant les barreaux d’une cage ou les limites d’un enclos, vous pouvez évoquer des sentiments de tristesse, de frustration ou d’isolement. Chaque type de cadrage raconte une histoire différente et apporte une nuance supplémentaire à l’image.
3. Conclusion
Voilà, nous avons fait le tour des six points clés qui, à mon sens, sont essentiels pour réaliser de belles photos d’animaux. Bien sûr, il existe de nombreuses autres astuces et techniques, et je mettrai cet article à jour au fil du temps pour en partager davantage. En attendant, et pour vous offrir un moment de détente et de réflexion, je vous invite à visiter ma galerie animalière. Qui sait, vous y trouverez peut-être l’inspiration pour vos prochaines prises de vue !
Bonne capture à vous photographe,
A très bientôt
David